Etude
Traumatismes et attachements transgénérationnels
Kostova Z and Matanova VL (2024) Transgenerational trauma and attachment. Front. Psychol. 15:1362561. doi: 10.3389/fpsyg.2024.1362561
Résumé : L'étude de Kostova et Matanova (2024) examine comment le traumatisme transgénérationnel influence les schémas d'attachement au sein des familles. Ils constatent que les traumatismes non résolus des parents augmentent les risques d'attachement insécure chez leurs enfants, mais que des facteurs protecteurs comme le soutien social peuvent atténuer ces effets. L'étude souligne l'importance de la psychogénéalogie et de la thérapie familiale pour briser le cycle de transmission du traumatisme.
L'étude Kostova et Matanova (2024) intitulée "Transgenerational Trauma and Attachment" explore les dynamiques complexes entre le traumatisme transgénérationnel et les schémas d'attachement dans les familles. Les auteurs examinent comment les expériences traumatiques vécues par une génération peuvent avoir des répercussions psychologiques et comportementales sur les générations suivantes, influençant notamment la manière dont les individus vivent leurs sentiments d'attachement.
Les parents ayant subi des traumatismes non résolus peuvent manifester des comportements spécifiques qui influencent la dynamique familiale, tels qu'une surprotection excessive, un évitement émotionnel, ou encore des attitudes imprévisibles. Ces comportements impactent l'attachement des enfants et peuvent rendre ces derniers plus vulnérables aux troubles anxieux et aux symptômes dépressifs.
Les auteurs mettent l'accent sur l'attachement, défini par John Bowlby comme un lien émotionnel profond entre l'enfant et le parent. Un attachement insécure*, qui peut se développer lorsqu'un parent est émotionnellement indisponible ou hyper-réactif en raison de son propre traumatisme, prédispose l'enfant à des difficultés psychologiques et à la répétition de schémas familiaux dysfonctionnels. L'attachement sécurisé*, quant à lui, est associé à une meilleure résilience face au stress et aux défis psychologiques.
Les parents qui ont vécu des traumatismes ont souvent tendance à adopter des comportements inconscients qui traduisent leur propre anxiété et peur, comme l'hypervigilance ou la difficulté à réguler leurs émotions. Les récits de souffrance partagés au sein de la famille influencent la perception de soi et du monde des descendants. Ces récits peuvent être verbaux ou non verbaux, par exemple à travers des silences, des tabous ou des symboles.
En conséquence, les enfants et petits-enfants de survivants de traumatismes sont souvent confrontés à des niveaux accrus d'anxiété, de stress, de troubles dépressifs et même de troubles de stress post-traumatique (TSPT) secondaires. Ces effets peuvent se manifester même si les descendants n'ont pas directement vécu le traumatisme initial.
L'étude souligne l'intérêt d'approches thérapeutiques spécifiques pour aider les familles à briser le cycle du traumatisme. Des interventions qui favorisent la reconnaissance et la verbalisation des émotions, ainsi que des programmes visant à renforcer la qualité de l'attachement, sont proposés. La thérapie familiale et la psychothérapie basée sur l'attachement peuvent permettre de réparer les liens familiaux et promouvoir un environnement émotionnel sécurisant.